Laïcité de l’Etat

Article : Laïcité de l’Etat
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21/01/2023

Laïcité de l’Etat

Humain, on croit toujours en quelque chose, en un dieu, un être suprême, au-dessus de tous. Et ce dieu, il peut être ce qu’on veut et n’importe qui peut le concevoir selon sa foi, sa vision et sa culture. C’est ce qu’on appelle foi et qui consiste non seulement à croire en quelque chose, mais aussi sans se moquer de la croyance des autres. Les religions se présentent donc comme les voies par lesquelles l’humain qui est une créature divine, communique avec son créateur. Dans le monde, on peut énumérer plusieurs religions dont les plus grandes sont : l’islam, le judaïsme et le christianisme. Plusieurs États prônent la liberté d’expression et la liberté religieuse. La liberté religieuse est la possibilité offerte à chaque citoyen de choisir son culte ou sa religion et de s’y complaire sans contrainte. Pour un État qui participe à la sauvegarde de la liberté religieuse, on le qualifie d’Etat laïc comme la France ou le Bénin. Au Bénin par exemple, la constitution prévoit la laïcité de l’Etat et garantit la liberté de pensée, d’expression et de pratique religieuse. Elle définit le Bénin comme un État laïc, qui interdit la discrimination religieuse et garantit la liberté de pensée, d’expression et de pratique religieuse dans le respect de l’ordre public conformément à la législation et aux réglementations. Et l’article 5 de la constitution béninoise stipule cela en ces termes: ‘’les partis politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent Librement leurs activités dans les conditions déterminées par la charte des partis Politiques. Ils doivent respecter les Principes de la souveraineté nationale, de la démocratie, de l’intégrité territoriale et de la laïcité de l’Etat ’‘. La laïcité de l’Etat contribue donc à la sauvegarde de la liberté religieuse. Mais ceci n’est pas pour autant vrai, car on n’a pas besoin d’une laïcité complète pour la sauvegarde de la liberté religieuse.

Tout d’abord, la non-laïcité d’un État n’exclut pas le principe de la sauvegarde de la liberté de religion. Prenons exemple sur le Danemark. Là-bas, la constitution garantit la liberté de culte, mais la religion luthérienne a le statut de religion d’état. Alors, religion d’état, concrètement ça veut dire quoi ? Il s’agit d’une organisation et d’une gestion des cultes où la religion majoritaire a une reconnaissance particulière. Donc la religion d’Etat n’empêche pas les citoyens d’adopter d’autres religions. L’article 70 de la constitution danoise accorde la liberté de religion en garantissant que les droits civils et politiques ne peuvent être révoqués en raison de la race ou des croyances religieuses. Il déclare en outre que la race et les croyances religieuses ne peuvent pas être utilisées pour être exemptés des devoirs civils. L’article 71 garantit que personne ne peut être emprisonné en raison de croyances religieuses.

De plus, une complète laïcité met en jeu les principes du droit fondamental de l’humain comme le droit à la paix, la sécurité… Le Burkina Faso par exemple est un pays laïc, un état de droit dont la Constitution porte plusieurs valeurs comme la liberté religieuse. Pendant longtemps, l’État n’avait pas à s’inquiéter de l’existence d’une religion, car les religions prônaient dans leur ensemble, l’amour du prochain et le pardon. Mais de nos jours, elles ne sont plus toutes exempt de tout reproche. Si on parle aujourd’hui de terrorisme dans ce pays, c’est à cause de certains islamistes radicalisés. Quand on pense aux conséquences atroces qu’engendre ce phénomène à travers toute l’Afrique, on est en mesure de croire que lors de l’adoption de la Constitution, les peuples n’avaient pas prévu la gestation des déférents types de religions extrémistes capables de déstabiliser tout un pays. Au nom de la religion, des atrocités se commettent. Les vendeurs d’illusions naissent et étalent leur tentacule à travers le pays, au nom d’une liberté religieuse et parce que nous sommes dans un état laïc ! De ce point de vue, les victimes qui sont des fidèles natifs, désinvoltes et hypnotisés, n’auront aucune chance d’être défendus et sauvés des griffes de ces marchands religieux ambulants.

L’Etat, n’a-t-il pas le droit de garantir la sûreté territoriale ? La sécurité des habitants n’est pas-elle plus de son ressort ? Doit-il se taire ou fermer les yeux sur les dérives causés par les religions parce qu’il doit respecter leur liberté et sauvegarder la laïcité étatique ? Le tabou religieux aujourd’hui, c’est un sujet dont on parle aujourd’hui avec beaucoup de bémols, mais la réalité est là ! A priori, l’on ne doit pas critiquer ou jeter de l’opprobre sur la foi des autres ! Mais quand, dans un pays, laïc soit-il, des religions portent atteinte à la sûreté des fidèles, l’État doit, en dépit de leur liberté religieuse acquise, prendre ses responsabilités. La liberté religieuse, oui, mais il faut éviter le libertinage religieux, car, même dans un pays laïc, il est liberticide. Enfin, si la liberté religieuse est la possibilité offerte à chaque citoyen de choisir son culte ou sa religion et de s’y complaire sans contrainte, il est important de savoir que dans un état laïc, un pays de droit, la société est régie par des clauses. La loi est la même pour tout le monde.

Par exemple, si au nom de la liberté religieuse prônée dans la constitution par les pères fondateurs, il faut fermer les yeux sur les dérives et les atrocités, on n’est plus en sécurité. On découvre un homme, avec une bombe sous sa veste dans un lieu public. La constitution lui donne tous les droits de marcher pleinement dans un pareil lieu. Va-t-on le laisser déclencher la bombe parce que nous sommes dans un état laïc et libre ? Et les morts par milliers qu’il va causer ? On les appellera comment ? Des dommages collatéraux ?

Retenons qu’un État qui se veut laïc est avant tout un État de droit. Il serait donc préférable de s’arrêter au respect des droits fondamentaux tels que ceux qui sont énoncés dans la convention internationale des droits de l’homme. L’ensemble de ces droits sont la base d’une société démocratique et les libertés sont garanties par l’État. Même si l’Etat adopte dans ce cas une religion qu’il juge de religion d’Etat, certains peuvent ne pas s’y conformer et adopter l’autre religion, car c’est leur droit. Adopter une complète laïcité de l’état pourrait favoriser l’expression de la liberté religieuse jusqu’à certains niveaux, mais pas totalement. La laïcité complète de l’État peut également ouvrir la porte aux dérives. Ce qui n’est pas tellement acceptable, car on assiste de plus en plus à des conflits de religion créé par les religieux eux même et dans ce cas, il faut que l’Etat intervienne sans être accusé de violer la Constitution. La sauvegarde de la liberté de religion est bien possible sans une laïcité complète de l’État.

 

La laïcité, l’école de la tolérance.
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