Tout seul face au destin

Êtes-vous déjà retrouvé dans une situation d’embarras ? Vous êtes confus et vous ne savez pas quel est pour vous le choix judicieux. En fait, ce sont des situations de vie qui nous amène à être dans de tels états. Et lorsque votre choix se pose entre deux choses dont vous ne pouvez vous passer alors ça devient délicat. C’est le destin << ce gros Monsieur et tout vieux >> qui dans ce cas veut vous jouer de sales tours. C’est ainsi que Gilles Gbeto dans son roman La rivale de Dieu de 185 pages, nous plonge dans le quotidien des hommes. Des situations de vie dans lesquelles l’humain est confronté à son destin. Des choix de vies qui devraient être faites en toute liberté deviennent des obligations. Et ça fait mal.

Et c’est ce qui amène l’auteur dans son livre à dire que << il aime l’action, l’explosion, les montées d’adrénaline, les sensations fortes […] alors le destin, il pimente les choses >>.En effet, c’est la nature du destin en tant qu’élément perturbateur. Il change le coup de tout-en-un temps record. D’ailleurs, on n’est pas maître de son destin comme on nous le dit. C’est plutôt le contraire.

 La rivale de Dieu: résumé.

 Dans un style de narration à l’imparfait et au présent, avec la présence du narrateur ; le roman la ‘’Rivale de Dieu’’ de Gilles Gbeto est en effet le récit d’un jeune homme Karl-Peter Yin ’dé Eliah. Qu’on l’appelle par Karl-Peter ou Yin’dé, cela ne change rien à son destin. Mais il faut noter qu’il préfère qu’on l’appelle Yin’dé, contrairement à ce prénom de Karl-Peter, que lui aurait donné son intellect de père. Yin’dé est un jeune garçon ayant grandi dans une famille de quatre enfants. Une famille qui a ses débuts portait tout son sens. Mère, Père et enfants nageaient dans le bonheur. Et comme toute ambition démesuré fini par nuire, la quête d’une fille dans le foyer finira par porter les pieds de M. Louis Eliah loin de sa famille.

Le père de famille a déserté le foyer. Il a erré pendant deux ans loin de sa famille. Il finira par quitter le monde laissant sa femme et ses enfants dans un désastre. Et comme le destin ne tarde pas à porter les coups bas, la famille éplorée se retrouve en situation. Mère de famille, l’épouse Eliah devrait maintenant subir les accusations de sa belle-famille et devrait aussi savoir quelle décision prendre dans le cadre de l’avenir de ses enfants. Elle reste désormais leur seul pilier.

Abattue, peinée, abandonnée, elle a eu sa dose. Il faut quelqu’un pour partager sa peine, Yin’dé. Il faut le reconnaître que c’est sa seule option, car c’était son fils aîné. En plus, Yin’dé était déjà en âge de savoir tout ce qui se passait. Il venait d’avoir son bac et c’est là où le destin l’attendait. Discussion entre mère et fils, et voilà qu’il se rend compte maintenant de ce qui l’attendait.

Il devrait maintenant savoir où poser les pieds. Têtu, il finira par rejeter une première fois la proposition de sa mère, faire le séminaire. Disons que c’était sa seule option. Mais considérant qu’il en a déjà assez que ses rêves soient brisés, Yin’dé décida de prendre le chemin de l’université où il fera le département du droit. Il n’a pas pu réaliser son rêve de faire l’ENA, alors il devrait à tout prix éviter cette histoire de séminaire, afin de pouvoir dans un futur proche se marier avec Orphée, son premier amour. Une année écoulée en faculté de Droit et Yin’dé revient sur ses pas. Il devrait se rendre et faire comme sa mère lui avait proposé. Déboussolé, sans repère, il prit la route du séminaire, une décision prise à contrecœur. Il fallait qu’il se prête aussi à ce jeu que le destin veut jouer avec lui.

Jeune séminariste malgré lui, il passa ainsi neuf ans de sa vie à se préparer en tant que fidèle du seigneur. Dans ses lieux, il se fera des amis avec qui il connut des joies et des peines. Dans ses lieux, il se fit assez de philosophie sur la vie. Et dans ses lieux, au cours de neuf années, il n’a jamais cessé de penser à Orphée. Cette fille dont il était certain que c’était sa promise. En fait, il a eu l’occasion de rencontrer celle-ci quatre mois après son départ pour le séminaire. Il eut ainsi l’occasion de rassurer cette dernière sur le fait qu’il tiendra leur promesse, celle de se marier. Mais serait-ce vraiment le cas ? C’était un dilemme pour lui. Choisir entre Dieu et Orphée sa promise qui était devenue maintenant la rivale de Dieu dans sa vie.

Sur la situation, il n’a jamais cessé de réfléchir. Et voilà, neuf ans écoulés. Devant Dieu, devant les hommes, devant Orphée, Yin’dé, jeune prêtre, fit le serment de servir son dieu en toute chasteté. Et voilà le jeu n’était il pas terminé ? Ne fallait-il pas qu’il se retire maintenant et rejoigne sa promise ? Disons que c’était le plan, mais ce ne serait pas si facile à faire.

Il faut le reconnaître, l’objectif de sa mère a été atteint. Ses frères ont en vraiment bénéficié. Ils ont pu trouver leur chemin dans la vie et sa mère est épanouie. Et maintenant lui se retrouve dans le chaos. En fait, il vient de se sacrifier et peine maintenant à retrouver son chemin à lui. Tout d’abord, il venait de perdre tout contact avec Orphée. Et en plus de ça, il vient de s’engager dans un monde dont il ne sait même pas la sortie. Maintenant, il partage sa vie entre l’église et la maison. Et de voyage en voyage comme sa mère l’a toujours voulu. Mais il avait une chose en tête : trouver Orphée et l’épouser. L’épouser quoique cela lui coûtera et pour ça, il fallait retrouver Orphée. Heureusement que la Providence lui fit grâce.

Un dimanche matin, alors qu’il faisait son homélie sur l’amour, sujet sur lequel il se demande si lui Yin’dé en savait vraiment grande chose. Ce n’est pas ce qui était important, il y a autre chose. Un regard dans la foule qui lui semblait familier. En fait, c’était Orphée, il ne fait pas d’hallucinations. Orphée était bel et bien là, devant lui, toujours belle comme avant. Mais chose bouleversante, il vient d’apprendre que cette dernière était mariée. Elle est désormais Mme Astou. Qui venait de tromper qui ? Lui ou Orphée ? Bien sûr que c’était Orphée.

Cette dernière lui a tourné le dos depuis le jour où il a fait le serment de servir son dieu. Il y a bien longtemps qu’Orphée l’avait laissé dans son monde d’illusion. Mais il ne fallait pas qu’il s’avoue vaincu. Il est prêt à tout faire pour reprendre sa promise. Mais cette Orphée était vraiment décidée de son côté à lui tourner le dos. Pour elle, il n’y a plus rien à faire.

Quel coup dur le destin venait il de lui infliger ? Et pour ne pas être perdant, il a essayé de convaincre Orphée. Il a vraiment essayé et n’a récolté qu’un ‘’ Va t’en. Au diable ‘’. Et à quoi bon vivre si celle que tu considères comme ta raison de vivre te balance ça au visage. Il fallait s’en aller. Mettre fin à ce jeu du destin et s’avouer vaincu. L’abbé Yin’dé, après sa dernière messe fit ses adieux et rendit l’âme. Il est désormais aux oubliettes et sera à jamais dans les cœurs. Il a passé sa vie à sauver celle des autres. Orphée, elle était désormais face à son destin. 

Elle sera plus Mme Astou, son présumé mari, M. Jeannot viens de s’ôter la vie. Encore une victime des imprévus du destin. Et dans tout ça, Yin’dé pourrait se réincarner. Orphée portait désormais son enfant, fruit de leurs ébats amoureux. Yin’dé allait renaître. Et le destin lui aurait tout éteint pour l’abbé Yin’dé. L’auteur l’a dit ‘’ puis lorsqu’il en a vraiment marre, il éteint tout ‘’. C’est ça la vie, tout un jeu de destin.